La Bête Noire & Petite Reine

Publié le 23 octobre 2024

La Bête Noire

N’être plus qu’un corps. Un corps déshumanisé. Dans ce solo, Raphaëlle Boitel s’adonne à une chorégraphie performative. Métaphore de son passé de contorsionniste, cette pièce raconte son histoire de femme acrobate dont le travail abîme le corps autant qu’il lui apporte du bonheur.

Dans une très belle scénographie, faite de jeux d’ombres et de lumière, elle esquisse les batailles qu’elle livrait quotidiennement contre ses bêtes noires.

Au sol ou sur un agrès comme une colonne et ses 24 vertèbres, elle se tord, se contorsionne de mille façons tel un fil prêt à rompre à tout moment. Sa prestation est un exploit physique. Miroir troublant des souffrances que nous nous infligeons parfois à nous-mêmes.

Petite Reine

Cette pièce clownesque et mordante sur l’emprise est née de la rencontre entre la metteuse en scène Raphaëlle Boitel et la spécialiste de vélo acrobatique Fleuriane Cornet. Nous y suivons Edith, une jeune femme lumineuse et optimiste, en proie aux injonctions contradictoires de l’homme qu’elle aime.

Pour se débarrasser de ses tourments, pour vivre enfin l’esprit libre, elle s’élance dans une course folle. Au plateau, son vélo est son partenaire de jeu. Il est également son confident, celui à qui elle livre la pression qu’elle ressent.

Dans ce récit sensible, nous retrouvons tout ce qui fait le charme des spectacles de Raphaëlle Boitel : des performances acrobatiques, un texte décalé, le tout interprété dans un remarquable clair-obscur.

Créée en 2012, la Compagnie L’Oublié(e) est dirigée par la metteuse en scène et chorégraphe Raphaëlle Boitel. Cette compagnie a une identité reconnaissable entre toutes. Dans chacune de ses pièces, elle mélange les arts (théâtre, cirque, danse, musique, cinéma) et invente de nouveaux agrès. À chaque fois, le tragique et le comique y sont convoqués dans une écriture métaphorique.